Dossier de Mécénat – L’aéromodélisme, de l’école à l’industrie

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« De la découverte ludique de l’aéromodélisme aux métiers de l’industrie aéronautique »

QUELQUES REPÈRES

XIXe siècle
L’aéromodélisme a réellement débuté en France au XIXe siècle. Déjà, à cette époque, il était habituel que des expérimentations aéronautiques soient effectuées avec des modèles réduits.

À l’aube du XXe siècle, l’activité commence à s’organiser et les premières rencontres des passionnés de ce loisir, qui deviendra également un sport, voient le jour.

1936
C’est l’avènement de l’Aviation Populaire. Un concours d’aéromodélisme organisé à Vincennes enregistre la participation de plus de 500 concurrents !
Le mouvement en faveur de l’aéromodélisme prend de l’ampleur. L’État Français en tient compte et crée le Comité Français des Modèles Réduits qui dote, au passage, 5300 écoles avec 220.000 boîtes de construction.

1938
Le premier « Congrès National des Aéromodélistes » est organisé.

60’s
L’évolution des différentes activités aériennes fait que, au milieu des années soixante, chacun des sports aériens fonde sa propre fédération :

vol moteur (FNA devenue Fédération Française d’Aéronautique)
vol à voile (FFVV)
montgolfières (FFAérostation)

C’est ainsi que naît, le 16 janvier 1966, la Fédération Française d’AéroModélisme, association Loi 1901 à but non lucratif.

En constante progression, la FFAM a franchi le cap des 28000 licenciés en 2012.

En 2009, la FFAM est reconnue d’utilité publique.

LE PROJET
La FFAM s’interroge depuis des années sur les actions qu’elle peut déployer pour s’inscrire dans une démarche vers l’excellence sportive tout autant que sur son impact dans la société, au travers d’actions sociétales d’inclusion par le sport, de partage et de bien-vivre ensemble.
La FFAM, en étant confrontée à des évolutions techniques telles que celles liées à l’apparition des drones, a conscience de l’obligation de s’adapter à des enjeux allant au-delà de la simple pratique de loisir. La Fédération et ses élus se sont donc également interrogés sur leur capacité à contribuer à une sensibilisation au futur professionnel des jeunes vers les filières en tension telles que celles de l’aéronautique, voire d’autres qui nécessitent habileté et dextérité découlant du travail manuel.

Le projet  « L’Aéromodélisme, de l’école à l’industrie » répond donc aux deux problématiques portées par la FFAM :
· inciter à la pratique pour sensibiliser au sport
· sensibiliser aux débouchés professionnels potentiels.

Le sport est  considéré comme une véritable aventure humaine, porteuse de mixité et de diversité. En ne se limitant pas au simple aspect technique, mais en l’adossant aux vertus et aux valeurs morales propres au sport en général, que sont le respect de l’autre et de soi-même, la rigueur, la maîtrise,… la FFAM, a bâti un vaste projet dont l’objectif est d’accompagner les jeunes dans leur épanouissement humain.

La formation technique de base auprès des jeunes (filles et garçons), indispensable pour s’approprier ce loisir, pourrait être déclencheur de vocations dans le secteur de l’aéronautique (ingénieur, pilote, mécanicien, ouvrier spécialisé hautement qualifié), qui est en forte demande de ces métiers. Airbus a d’ailleurs annoncé que plus de 7500 airbus sont à livrer sur les 10 ans à venir.

Le sport facteur d’insertion et d’intégration sociale. La loi du 11 février 2005 reconnait à la personne handicapée les mêmes droits et les mêmes devoirs qu’à un citoyen ordinaire. Elle prévoit, de plus, le droit à la compensation de son handicap. Le handicap mental est une conséquence sociale engendrée par une déficience intellectuelle. La personne atteinte va présenter un déficit essentiellement cognitif qui va se caractériser, entre autres, par des difficultés à percevoir et comprendre son environnement immédiat ou élargi, comprendre les concepts généraux et abstraits, se repérer dans l’espace et/ou dans le temps, traiter et mémoriser les informations orales et sonores, comprendre les modes d’utilisation des appareillages, automates et autres dispositifs mis à sa disposition, s’exprimer, s’adapter aux changements imprévus. (source handicap.fr) Le handicap physique se caractérise, en première approximation, soit par un

manque d’une partie du corps ou par l’incapacité de cette partie à fonctionner correctement. Présent de manière originelle à la personne, ou installé par suite d’accident ou de maladie, le handicap physique survient aussi avec le vieillissement de la personne. Le ministère conduit, depuis 2003, une politique volontariste afin que le sport soit un outil de promotion individuelle, d’intégration sociale et professionnelle favorisant la santé et ’autonomie des personnes en situation de handicap. L’accès aux pratiques sportives et aux activités physiques de leur choix est une priorité. Depuis 2005, date de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées apporte un cadre législatif précis en rendant obligatoire l’accès aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens ainsi que le plein exercice de sa citoyenneté.

Le secteur de l’industrie, une filière à flux tendu mais aussi d’avenir
Le secteur de l’industrie traverse une période difficile de recrutement, du fait de l’immense palette des métiers nécessaires à la construction d’un avion. L’aéronautique est un moteur de l’industrie française. En effet, le secteur concerne le domaine de la navigation aérienne, comme la production de tous les appareils aériens tels que les avions ou les hélicoptères… Cependant, l’aéronautique ne se limite pas à la conception d’appareils destinés à la navigation aérienne. Il comprend également la fabrication des éléments nécessaires à la création d’engins volants. Une fois créés, les appareils doivent être testés afin de répondre aux normes sécuritaires. Ainsi, conception, construction, maintenance et exploitation commerciale de chaque appareil aérien entraînent l’emploi de dizaine de professionnels.

3 SECTEURS DE POSTES
Conception : ingénieur/e, technicien/ne aérostructure, technicien/ne d’essai, etc.

Construction et maintenance : mécanicien/ne moteur, ajusteur/se-monteur/se, technicien/ne.

Commercialisation : acheteur/se, ingénieur/e d’affaires, technicien/ne support clients, comptable, assistant/e de direction.

L’aéronautique est également un domaine nécessitant des sous-traitants de grande qualité. La sous-traitance pour le secteur de l’aéronautique rassemble plusieurs métiers très spécialisés qui demandent une attention particulière comme le décolletage, la mécanique de précision ou l’assemblage. Un grand nombre de pièces à réaliser sont complexes car de petites tailles avec des profils compliqués et sans tolérance.

Ces métiers sous-traités sont bien souvent liés à la mécanique de précision, l’assemblage et la fabrication de composites et, ce, dans trois domaines clés de l’aéronautique :

Aéronautique civile – Aéronautique militaire – Pièces moteur

UNE INDUSTRIE DE MAIN D’OEUVRE QUALIFIÉE
Du CAP/Bac professionnel aux BTS, en passant par les écoles d’ingénieurs, de nombreux diplômes permettent d’accéder aux métiers de l’aéronautique et chaque métier correspond à une formation spécifique. Composé de métiers divers et souvent techniques, le secteur aéronautique et spatial fait appel à des collaborateurs qualifiés.

Côté chiffres
190.000 personnes travaillent pour le secteur aéronautique selon les derniers chiffres du Gifas (Groupement des Industries françaises aéronautiques et spatiales).

Si on inclut tous les sous-traitants, l’ensemble de la filière aéronautique, spatiale, la défense et la sécurité représentent 360.000 emplois en France.

Rien qu’en 2017, 12.000 personnes ont été recrutées dans le secteur de l’aéronautique en France (chiffres du GIFAS), soit une augmentation de 20% en comparaison avec les chiffres 2016.

Une filière qui offre des carrières intéressantes et dont 25% des recrutements (soit 3000 en 2017) se sont faits auprès de jeunes diplômés, sans oublier les 4900 contrats d’apprentissage en cours au 31 décembre 2017, soit 7% de plus par rapport à 2016. L’intérim reste aussi très sollicité avec l’équivalent de 11.000 emplois temps plein (chiffres de 2015) via des missions de travail temporaire.

Cette situation justifie plus que jamais une coopération renforcée de la filière avec le système éducatif afin qu’il soit en mesure de répondre aux demandes des industriels en qualifications de tous niveaux, opérateurs qualifiés, techniciens, ingénieurs…

Or, il existe de grandes similitudes entre l’aéromodélisme et les métiers de l’aéronautique (électronique, construction d’un aéromodèle, motorisation, utilisation de certains matériaux composites –carbone, aluminium-,…).

Explication du projet et des objectifs
De ces deux constats est né un projet national ambitieux, à double vocation, capable de répondre, par l’introduction de l’aéromodélisme dans les établissements scolaires, à une attente sociale et pluridisciplinaire.

Ce projet développe des enjeux pédagogiques, techniques, citoyens et humains.

Rappelons que la Fédération Française d’AéroModélisme repose sur un système pyramidal, que l’on rencontre dans toutes les fédérations sportives. La base de cette pyramide est constituée par les licenciés, regroupés au sein des clubs, avec, aux « étages supérieurs » les CDAM (comités départementaux d’aéromodélisme), puis les LAM (ligues d’aéromodélisme).

Résolument orienté vers le renforcement de la pyramide d’accès vers le haut niveau, le projet fédéral « L’aéromodélisme, de l’école à l’industrie » s’adossera à l’engagement des clubs, comités départementaux et ligues.

Par le biais du sport et plus particulièrement de l’aéromodélisme, la FFAM travaille sur un projet à destination des jeunes. Il s’agit de s’entourer d’institutionnels, d’associations et d’entreprises pour obtenir une synergie des acteurs et des moyens afin de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, entre autres,…. mais pas seulement. L’aéromodélisme est un sport de partage qui inculque des valeurs fortes comme l’apprentissage du respect, la rigueur, etc. Ainsi, la FFAM, entourée de ses partenaires, souhaite contribuer activement au suivi éducatif des jeunes, quel que soit leur niveau de difficulté et à leur insertion au sein de notre société.

À noter que ce projet se construira progressivement, au fur et à mesure des échanges établis entre la FFAM et les différents partenaires. À plus long terme, et après des phases de modélisation au sein de clubs engagés dans cette première étape, il a vocation à s’étendre à tout le territoire.

Effet majeur du projet : développer le rôle catalyseur du sport dans une perspective d’intégration sociale et citoyenne.

DANS LES ÉCOLES
Le projet consiste à utiliser le sport, entre autres, comme un apprentissage de la vie en société et, surtout, d’insertion (voire d’ascension) sociale. L’objectif vise à mutualiser les potentialités de plusieurs acteurs afin de proposer aux jeunes différentes possibilités d’accès à la formation et à l’emploi.

Les objectifs:
• sensibiliser les jeunes à l’aéromodélisme
• apporter un exercice concret pour mettre en pratique les différents apprentissages
• réduire les disparités de niveau entre les élèves
• contribuer à l’attrait des jeunes pour les métiers industriels

En partenariat avec l’Education Nationale et les établissements scolaires (primaires, collèges, lycées, écoles d’ingénieurs), la FFAM souhaite faire découvrir l’aéromodélisme aux élèves, couplé avec une ou plusieurs disciplines (maths, physique, anglais..). Car une passion apparait en général chez le préadolescent ou l’adolescent entre 12 et 16 ans.

Au collège
Des « professionnels » de l’aéromodélisme, des amateurs très éclairés, des bénévoles affiliés à la FFAM, ou des étudiants en écoles d’ingénieur, dans le cadre de projets d’étude intégreront les classes de technologie, physique, anglais… pour construire, dans le cadre d’un projet annuel, un aéromodèle et le système électronique de pilotage afférent. Ce projet pourra être complété par des visites de sites industriels de l’aéronautique.

En Lycées, BTS, Licence, Ecoles d’ingénieur

Dans le secteur de l’industrie, en appui des cours théoriques, des « professionnels » de l’aéromodélisme, des amateurs très éclairés proposeront un projet pluridisciplinaire de construction interclasses d’un aéromodèle du futur, exemple : concours de vol inter-écoles.

 SPORT POUR TOUS & HANDICAP, UN FLÉCHAGE ACCRU
La FFAM a aussi choisi de contribuer à la rééducation fonctionnelle et à l’autonomie des personnes en situation de handicap.
Cette pratique sportive sera une source d’épanouissement efficace et favorisera l’intégration des personnes handicapées. Elle permettra de rompre l’isolement social qui conduit à la sédentarité et de se réapproprier une image corporelle positive.

En partenariat avec les Instituts Médico Educatifs, la FFAM souhaite proposer des ateliers de découverte de l’aéromodélisme avec la création de planeurs.

L’originalité de ce projet sera, pour les bénévoles de la FFAM, d’aller dans les foyers animer des séances en coordination avec les éducateurs. En partant d’un plan de planeur en dépron très simple au départ, les résidents vont, au fil du temps et de la pratique, accroitre leurs compétences de construction, de personnalisation et de vol d’aéronefs toujours plus solides, plus beaux et plus performants.

Ce n’est que plus tard, et en fonction des aptitudes de chacun, que seront abordées des constructions plus complexes, comme l’avion à moteur caoutchouc, en dépron, toujours dans le cadre du vol libre.

Il est envisagé, le temps venu, une approche du vol télécommandé par le télépilotage d’avions en vol circulaire en procédant par étapes adaptées.

Comme pour tous les pionniers de l’aviation, la construction d’un planeur, la découverte du vol libre, la progression douce seront les gages d’une réussite, sans place pour l’échec.

Les bénévoles recevront une formation initiale à l’approche du handicap délivrée par des organismes habilités. Par réciprocité, les éducateurs en foyer se verront proposer une initiation à l’aéronautique et au modélisme proposée par le Comité Régional d’AéroModélisme.

Des enjeux pédagogiques
Mettre en projet :  (définition des objectifs, des modalités de travail, respect du cahier des charges, planification des taches, séquençage du travail…).
Développer des compétences sociales : travail de groupe, partage des tâches, tutorat.
Développer des compétences manuelles : Dessiner, découper, manipuler, respecter des consignes de sécurité, assembler, décorer.
Développer des compétences scientifiques : Mathématiques, physiques .

Des enjeux humains
• Découvrir le handicap : communiquer, échanger, construire un projet d’équipe
• Accepter la différence, partager
Développer l’entraide et le tutorat : Expliquer, reformuler, accompagner, Aider l’autre
Apprendre à mener un travail à son terme : Tâtonner, essayer, recommencer

UN PROJET PAR ÉTAPES
Année 1 : Une phase test ambitieuse
Entre 5 et 10 clubs fédéraux doivent être engagés et motivés, avec un référent désigné et des compétences dans tous les domaines -quitte à aller chercher des retraités du monde aéronautique-, à proximité de zones industrielles aéronautiques (Issoire, Toulouse, Nantes, Salon de Provence,…). Ce serait une première année test avec des collèges/rectorats conventionnant avec les clubs, dans le cadre d’un accord national entre la FFAM et le ministère de l’éducation nationale.

L’année 1 se décompose en deux temps :

Le premier temps, le financement de la mise en place du projet par la Fédération, peut faire l’objet d’un mécénat national (réponse à un appel d’offres d’une fondation d’entreprise comme SNCF, MMA ou Konica Minolta) et mobiliser des grands donateurs. Cette ressource nouvelle permettrait à la Fédération d’avoir les fonds suffisants pour que les antennes régionales et départementales puissent commencer à travailler avec les clubs à l’élaboration du projet.

Le deuxième temps concerne, quant à lui, la mise en place opérationnelle de l’année 1. Il peut faire l’objet d’un mécénat d’entreprise locale qui permettrait de toucher les entreprises du secteur -environ 5 à 10 maximum par club- pour tester les partenariats en vue d’une reconduction triannuelle. Il s’agit de proposer aux entreprises d’être partenaires du projet en suggérant des visites, des activités de découverte de l’activité, des évènementiels (Cervolix à Issoire,…)… auprès des jeunes, ainsi que tous les métiers annexes, balayant de la production à l’ingénierie.

Année 2 : Modélisation de la phase test et déploiement en secondaire

Les lycées techniques et centres d’apprentissage enseignant les métiers concernés seront impliqués dans l’action en y intégrant l’appui d’écoles d’ingénieurs susceptibles de coordonner un projet de construction de modèles réduits d’avions existants (type ATR,…).
L’année deux inclut l’ajout de lycées spécialisés et d’écoles d’ingénieurs, mais doit continuer à mobiliser les entreprises de l’année 1 qui auront été invitées à reconduire leur partenariat en y agrégeant de nouvelles entreprises. Les grandes écoles, comme l’IFMA de Clermont-Ferrand, disposent de fondations qui, en plus de venir en aide aux étudiants, peuvent devenir partenaires et financer/réaliser une partie du projet.
Années 3 et 4 :
De nouveaux clubs viendront s’agréger aux clubs volontaires du démarrage avec l’objectif de stabiliser l’action ainsi qu’une montée en puissance par la fidélisation des entreprises partenaires depuis l’année une et celles qui se sont ajoutées au fur et à mesure de l’évolution du projet.
Années 5 :
Poursuite du déploiement et pérennisation de l’action.

L’INTÉGRATION PAR LE SPORT, UN PREMIER TEST PROBANT

Dans le but d’apporter une réponse aux attentes sociétales d’inclusion par le sport, une première expérience a été menée par des bénévoles de la ligue d’AéroModélisme des pays de la Loire. L’objectif était de modéliser, de tester, puis de valider ou non la démarche avant d’intégrer le projet de la FFAM et d’en prévoir un déploiement national.

LE PROJET ET SES RÉSULTATS EN IME
Du 13 au 17 février 2017, un groupe de 6 jeunes de l’IME Val Lorie, âgés de 16 à 18 ans, ont
participé pendant 3 jours et demi, sur 4 séances, à l’atelier « aéromodélisme ». Ce groupe était encadré par une éducatrice de l’IME ainsi que des bénévoles de la FFAM.

Durant cette semaine, deux projets ont pu être réalisés :
1- la construction, pour chacun des enfants, d’un avion libellule.
2- la construction d’un planeur en polystyrène,
Avec l’aide des bénévoles de la FFAM, ces jeunes en situation de handicap ont pu appréhender les différentes étapes de la construction, avec l’assemblage de pièces façonnées en amont par leurs soins. Cette expérience a permis de développer chez les jeunes leur habileté par la construction, leur personnalité par la décoration de leur propre planeur ainsi que leur sens de l’observation et de l’écoute.

Les résultats

Pour les jeunes, cela aura été une belle expérience, faite de découverte, de plaisir,
d’apprentissage de nouvelles techniques.
Des résultats impressionnants ont été constatés par les éducateurs et le directeur de l’établissement. Le plus grand changement s’est perçu dans l’attention soutenue des enfants, bien au-delà des temps habituels. En effet, là où ils n’accordaient que 2 ou 3 minutes d’attention sur un sujet, lors de l’expérience, les enfants pouvaient accorder jusqu’à 30 minutes !! L’échange entre jeunes, la convivialité avec des personnes étrangères -ici, les bénévoles-, a permis la libération de la parole.

En somme, cette expérience a démontré que l’apprentissage de l’aéromodélisme, pouvait, chez les enfants en situation de handicap mental, être facteur d’intégration social et d’épanouissement personnel, comme demandé par le ministère.

« Nous imaginons bien reconduire cette expérience. Ce serait un nouveau projet à construire ensemble. C’est donc avec une vraie sincérité que je tenais à remercier toute l’équipe qui s’est mobilisée pour offrir ce moment aux jeunes de l’IME. »

 « L’aéromodélisme n’est pas une fin en soi mais un moyen. »
Catherine Viéban, chef de service à l’IME.

Alain Le Merdy, concepteur bénévole du projet pilote en pays de la Loire

Incités par des élus en charge des affaires sociales, l’opération a été étendue en milieu scolaire en inclusion entre élèves de CM2 et élèves d’une classe ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) de 36 enfants.
Le constat fut le même. Les enfants ont tous développé de l’intérêt pour l’aéromodélisme. Les élèves du collège ont eu une attention toute particulière pour les jeunes en situation de handicap et les professeurs ont constaté une classe plus “ soudée“ par l’activité commune. A la suite de cette expérience, chacun a gardé son planeur. Une année plus tard, certains ramènent leur modèle en SAV pour une réparation…

LE PROJET ET SES RÉSULTATS AU COLLÈGE
En 2018, l’opération a été conduite avec 30 élèves de CM2 répartis en 2 groupes de 15 et une classe de sixième de 26 élèves, pour laquelle, pendant 2 mois, le cours de science utilisait l’aéromodélisme comme sujet.

 Les jeunes de CM2 ont utilisé des équerres, des règles, des unités de mesure, et ont construit chacun leur planeur.

La classe de sixième a été particulièrement vivante. Les élèves devaient construire une aile en structure classique, nervures/longerons, mais en matériaux plastiques, et un fuselage avec moteur à élastique. En 6 séances de 2 heures, les élèves, répartis en binômes, ont achevé 17 avions. Les avions manquants ont été terminés par une dizaine d’élèves parmi les plus motivés, filles et garçons, accompagnés par le professeur de sciences, en prenant sur leur temps de repos de midi.

A l’issue du stage, les élèves ont pu tester leur construction. Les ailes ont été passées à la “salle de torture“, c’es-à-dire en essai de flexion sous une charge (étude de résistance de matériaux), avec mesure de l’évolution et report sur tableau, graphique, repris en cours par le professeur. Le procédé restait ludique mais a été reçu comme en véritable “essai de laboratoire“.

Les moteurs ont été mis en œuvre sur un tourniquet qui a permis de mesurer, à la balance électronique, la force de traction d’une hélice, et de constater l’effet de la force centrifuge (la surface de l’eau contrepoids s’inclinait avec la vitesse).

Chaque fois, l’activité a commencé par une découverte pratique, expérimentale, avant d’en recevoir une explication théorique.

De même pour les notions d’aérodynamique, au travers des profilages plus ou moins corrects des éléments, des réglages de gouverne, des équilibrages.

Les résultats
Les expériences ont séduit, par le côté ludique et en prise directe avec leur construction. A la fin des cours, une dizaine d’élèves, parmi les plus motivés (filles et garçons à 50%), ont pris sur leur temps de repos de midi pour finir les avions. Lors de ces cours, il a été proposé aux élèves intéressés de continuer, d’aller plus loin avec des modèles radiocommandés, en s’inscrivant au club. Quatre élèves garçons, se sont inscrits en club d’aéromodélisme, et ont renouvelé pour 2019. Deux autres élèves se sont inscrits (club et école) par bouche à oreille.

Le professeur a relevé les mots clés positifs et négatifs, d’après le retour des élèves:

Points positifs

· travail en groupe

· apprendre en s’amusant

· éducatif, épanouissant

· manipuler des outils, des machines, souder,

· assembler, pratiquer, produire

· découvrir du vocabulaire

· mieux que le cours de science

· essayer son modèle, faire voler

Points négatifs

· trop court

· pas d’avion pour chacun

· trop compliqué

Quelques avis des élèves de 6ème après cette expérience
« Je trouve que l’aéromodélisme c’est cool. Si on n’en a jamais fait ça apprend des choses ! Il y a une chose négative c’est qu’on n’en fait pas assez » . – Louan
« J’ai bien aimé (je préfère ça que 2 heures de sciences car on pouvait lancer les planeurs). J’ai aussi aimé la fabrication et les messieurs étaient gentils. C’est trop bien ! Merci. » – Malo

DES BÉNÉFICES POUR TOUTES LES PARTIES PRENANTES

Pour les élèves:

c’est la mise en pratique par une activité transversale de leurs connaissances théoriques dans plusieurs domaines : mathématiques, sciences physiques, géographie, anglais, histoire. La réalisation d’un planeur à partir de la matière brute donne du sens à leurs autres apprentissages.

C’est à cette période de grande enfance, entre 9 et 12 ans, que l’enfant connaît une croissance, avec un développement psychomoteur important, accompagné d’une augmentation de sa force, de sa vitesse et de sa coordination. Il connaît également un développement affectif avec une vie sociale intense où le sens du groupe, l’entente mutuelle, apparaissent importantes. L’enfant se fatigue rapidement au cours d’un effort soutenu bien que ses capacités d’endurance soient accrues. Il est à l’âge des aisances dans ses gestes, et sa capacité d’attention est de plus en plus importante. Cependant, lors du passage de l’école primaire au collège, de la grande enfance à l’adolescence, on remarque que certains enfants, vers 12-13 ans, connaissent une baisse du plaisir ressenti dans leurs pratiques ludiques, alors que les capacités physiques et psychiques augmentent. C’est donc un âge privilégié pour la mise en place de ces actions, qui non seulement donnent un autre angle aux enseignements qui peuvent être dispensés en milieu scolaire, mais exploitent également les capacités en expansion des enfants, tout en passant par un côté « ludique », et « concret ».

Pour les jeunes en situation de handicap mental: C’est d’échanger, découvrir et progresser malgré le handicap, et faciliter l’intégration.

Pour les enseignants: C’est l’accroissement systématique du temps et de la qualité d’attention et de concentration produits par la classe.

Pour la FFAM: C’est l’une des réponses aux objectifs fixés d’être un acteur engagé par le biais de l’activité aéromodéliste. C’est aussi une voie inattendue et très efficace pour faire connaitre la discipline et intéresser les jeunes garçons comme les jeunes filles à l’aéromodélisme.

Pour les entreprises partenaires: C’est l’occasion de créer des vocations, vivier de futurs apprentis ou étudiants en aéronautique.

PLAN DE COMMUNICATION «L’AÉROMODÉLISME, DE L’ÉCOLE À L’INDUSTRIE »

Depuis 2016, la FFAM est accompagnée par Phoebus Communication, agence de communication à l’expertise reconnue en relations presse et social média, pour mobiliser les médias autour de ce sport. Pour cela, elle a mis en place une communication efficiente adossée aux deux grands canaux que sont les Relations Presse et les réseaux sociaux. En 2018, l’objectif était de maintenir la notoriété acquise depuis 2 ans, toujours en s’appuyant sur les événements et résultats sportifs. Pour cela, l’agence a rédigé et envoyé 72 communiqués de presse à près de 78.000 journalistes, ainsi que 411 envois ciblés. Ces envois étaient systématiquement suivis de relances téléphoniques auprès des journalistes afin d’amplifier les retombées. Envois et relances ont déclenché 67 demandes de journalistes régionaux et nationaux et 379 articles de presse. Cette relation privilégiée, tissée depuis plusieurs années avec les médias, sera mise à profit lors des différents évènements, conférence de presse et ateliers organisés pour le projet « L’aéromodélisme, de l’école à l’industrie» .

Retroplanning
Ce sont donc aux LAM (ligues d’aéromodélisme), et aux CDAM (comités départementaux d’aéromodélisme), que la FFAM s’adossera pour porter le projet dans les écoles et IME.

En parallèle des actions menées dans les écoles, un grand nombre d’événements peuvent être envisagés pour compléter le projet :

·      Manifestations sur le modèle de « Cervolix », en région,

·      Visites d’usine pour les élèves

·      La semaine de l’aéronautique, avec, durant une semaine :

Þ Des journées professionnelles autour de l’aéronautique en région, les métiers, les formations

Þ Des expositions

Þ Une présence sur les stands des entreprises partenaires lors de salons spécialisés,…

· Conférences de presse :

Þ   Organisation de conférences de presse sur plusieurs des territoires avec un thème par conférence.

Þ   L’objectif sera de mobiliser la presse sur un sujet précis : Sport et handicap, l’aéromodélisme au collège… et parler du projet « l’aéromodélisme, de l’école à l’industrie » accompagné des acteurs du projet, entreprises, écoles, IME, bénévoles.

FINANCEMENT DU PROJET / PARTENARIAT
Parmi les partenaires potentiels qui pourront accompagner la FFAM sur ce projet d’avenir qu’est «L’aéromodélisme, de l’école à l’industrie », on pourrait notamment compter, comme acteurs privilégiés :

· Le GIFAS, (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales), fédération professionnelle qui regroupe près de 400 sociétés –depuis les grands maîtres d’œuvre et systémiers jusqu’aux PME-. Ces entreprises fédérées constituent une filière cohérente, solidaire et dynamique de haute technologie spécialisée dans l’étude, le développement, la réalisation, la commercialisation et la maintenance de tous programmes et matériels aéronautiques et spatiaux, civils et militaires : avions, hélicoptères, moteurs, drones, engins et missiles, satellites et les lanceurs spatiaux, grands systèmes et équipements, systèmes de défense et de sécurité, sous-ensembles et logiciels associés.

· Les cabinets de recrutement, avec, notamment, les sites de recruteurs en ligne, tels que: aéroemploiformation.com, airemploi.org», ou encore aerocontact.com, 1er réseau professionnel aéronautique et spatial.

· Les métiers de service de l’aéronautique .

Destinés à être mis en œuvre grâce à l’action conjointe des partenaires et de la FFAM, ce projet sera décliné en ateliers sur tout le territoire en groupes de travail pour lesquels les partenaires et la FFAM collaboreront pour dégager, concrètement, les objectifs fixés. L’appui financier apporté par les entreprises privées ou publiques, sans lesquelles rien ne sera envisageable, mais également l’aide et le soutien technique, logistique,… de l’ensemble des acteurs mobilisés, inclura nécessairement un suivi rigoureux de ce projet. Un point régulier sera réalisé, tant auprès des partenaires que du grand public, au travers d’une communication médiatique, afin de sensibiliser largement. Certains partenaires seront susceptibles d’intervenir sur un ou plusieurs ateliers, voire de manière transversale. Il sera donc nécessaire, lors d’une première réunion commune, de fédérer les synergies et de définir une méthodologie de travail coordonnée par un responsable du projet. Ces premières pistes sont répertoriées, non dans un cheminement thématique mais transversal. Il faudra donc s’appuyer, pour cela, sur un large partenariat, dont l’éventail garantira  une diversité d’interventions collectives et dans lequel chacun aura un rôle à jouer. Le souhait exprimé par la FFAM est d’aller au-delà d’un partenariat financier.

Mise en place de deux types de mécénats.
Un mécénat numéraire : Avec des dons d’un montant personnalisable
Un mécénat de compétences : qui comprendrait la mise à disposition de plusieurs personnes dans les écoles pour encadrer les élèves aux cours d’aéromodélisme dans les écoles partenaires.

Retrouvez l’intégralité de ce dossier de presse – mécénat ici

Relations Presse : Phoebus Communication
Aurélie Simondet  – 06 73 15 43 07
Site internet : 
www.ffam.asso.fr

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