Interview de Marie-Luce Bozom, dirigeante de Phoebus Communication

Yves Courthaliac, Rédacteur en chef de LOGOS FM : bonjour à tous sur Entreprise et Passion. Une émission pour vous faire découvrir des entreprises qui font rayonner notre territoire. D’habitude, c’est Marie-Luce Bozom qui est aux commandes. Mais aujourd’hui on va inverser les rôles. C’est avec plaisir que je reçois Marie-Luce pour nous parler de Phoebus Communication. Alors, j’ai une mission un peu particulière, de prendre la place de Marie-Luce qu’on retrouve tous les samedis matin et en rediffusion le dimanche. Mais on va parler, pour une fois, de Marie-Luce qui n’est pas uniquement la présentatrice d’Entreprise et Passion mais qui a beaucoup de flèches à son arc et notamment l’entreprise Phoebus Communication. Un mot Marie-Luce, sur votre parcours, qui est Marie-Luce ?

Marie-Luce Bozom-Phoebus Communication : Je vous remercie d’abord d’avoir accepté de jouer le jeu, Yves, en tant que rédacteur en chef, et d’avoir pris cette mission. Je suis ariégeoise. Je suis née en terre cathare à Foix, en Haute-Ariège. A 21 ans j’en suis partie après un bac et peu d’études puisque ce n’était pas vraiment le parcours que j’avais envie de faire, ne sachant pas trop non plus ce que j’avais envie de faire. Je suis assez rapidement rentrée dans un cabinet comptable en tant qu’aide comptable ; et puis j’ai continué à progresser en tant que secrétaire, secrétaire administrative, secrétaire commerciale… Et j’ai fait comme ça un certain nombre de postes, en CDD souvent, avant de partir sur Lyon dans un premier temps – où j’ai continué ce parcours dans l’administratif – et d’intégrer Norwich Union, aujourd’hui Aviva, auprès du directeur régional qui m’a permis de compléter son équipe, mais surtout de progresser au fil des ans. Je le redis, pas d’études. Je n’ai qu’un bac « sciences-éco », un bac B à l’époque. Par contre, cette progression en autoformation et en formation dans l’entreprise m’a permis de gravir les échelons et d’arriver à un poste et à un niveau que j’avais peu de raisons d’atteindre au moment où j’ai débuté mon parcours professionnel. L’opportunité ensuite, par les rencontres que j’ai pu faire au sein de Norwich, d’être sollicitée par un cabinet clermontois qui m’a proposé d’intégrer son équipe, en tant qu’adjointe de direction. Et 1996, je vais arriver ici avec ma famille. J’avais deux enfants, des vrais « gones » qui sont tous deux nés à Lyon. Nous y avions passé 17 ans, 17 très belles années, car Lyon est une très belle ville. C’était l’époque où Michel Blanc venait de refaire peindre toutes les façades des quais de Saône. Vous imaginez que ces couleurs toscanes, puis arriver en Auvergne, ensuite,… c’était un peu un choc culturel 😊 Malgré tout, après avoir fait quelques recherches, nous avons jeté l’ancre sur Beaumont, où je suis toujours, 27 ans après. Et là, deuxième choc : cette découverte de l’Auvergne et des Auvergnats surtout, qui m’ont accueillie avec une empathie, une bienveillance et une convivialité à laquelle je ne m’attendais pas. C’est Brassens ; c’est vraiment de la carte postale cette intégration-là, qui a fait très vite que l’Auvergne m’a tellement donné que je n’aurai pas assez de toute ma vie pour le lui rendre. Alors première étape, 1996, j’arrive à Clermont.

YC : Vous avez gardé l’accent mais vous avez été adoptée par l’Auvergne et vous avez aussi adopté l’Auvergne.

MLB : Oui bien sûr, et, lorsqu’en 1999 se pose la question de « quel doit être mon nouvel avenir professionnel », je ne savais pas trop ce que j’avais envie de faire. Par contre il y avait un postulat évident : « je ne serais plus jamais salariée de qui que ce soit ». Là : interrogation. Je le redis, pas de formation spécifique, un parcours professionnel qui était quand même intéressant, avec des compétences qui avaient été acquises. Et, opportunité à ce moment-là, de faire un bilan de compétences. Chose que depuis, j’ai recommandé à tous les étudiants que j’ai pu croiser sur mon parcours, ou à des professionnels, salariés ou autre. Un bilan de compétences, c’est vraiment quelque chose qui va permettre d’avoir un retour objectif et critique, sur des choses que vous ignorez de vous, sur la compréhension de ce que sont vos qualités, vos compétences personnelles ou professionnelles. Ce bilan de compétences que j’ai réalisé chez RH Partners – avec un petit clin d’oeil à Claude Vincent pour toute la bienveillance qu’il a eue pour moi à cette époque – m’a permis de mieux cerner que dans les qualités innées qui étaient les miennes, il y avait la logistique, le relationnel, l’écoute ; un très fort sens de l’écoute. Il y avait aussi la capacité à retranscrire, à être transmetteur ; « entremetteur », « mettre entre » dans le sens étymologique du terme que l’on peut parfois galvauder. Je vais bénéficier d’un autre appui qui est celui de la Chambre de commerce puisque je vais suivre tout le parcours d’un porteur de projet, avec à l’époque un stage long qui était financé par le Conseil Régional Auvergne, et durait 2 mois et demi à hauteur d’un jour et demi par semaine. Il se terminait par un jury, un jury un peu critique mais malgré tout vraiment très bienveillant, et qui m’avait amenée à comprendre, à ce moment-là, ce qu’était la force d’un réseau économique.

YC : Alors ces premiers pas de cheffe d’entreprise, comment cela s’est passé ?

MLB : Ça s’est passé difficilement, bien sûr. Lorsque j’ai fait le choix d’aller au Centre de Formalité des Entreprises, déposer les statuts de Phoebus – c’était le 16 février 2000 – cette montée des marches de la CCI, j’en garde un souvenir ému parce que c’était une grande angoisse. Et c’est pour ça qu’aujourd’hui j’essaie vraiment, dans cet accompagnement que je continue à faire en tant qu’élue consulaire, d’être facilitateur pour les porteurs de projets. Parce que lorsque l’on débute, et que l’on est tout seul, et que l’on ne sait pas, c’est un passage qui est compliqué. J’ai créé le 16 février et le 27, je signais mon premier contrat avec la ville de Saint-Nectaire pour l’organisation des Journées du Saint-Nectaire, que j’ai animées pendant deux ans. Là s’est posée un dilemme : «Oui j’avais l’envie, et non, je n’avais pas beaucoup de moyens ». J’avais été accompagnée par une plateforme Initiative,  Initiative Clermont Métropole qui m’avait octroyé un prêt d’honneur. Prêt d’honneur qui avait eu l’effet levier de me permettre d’avoir un prêt bancaire derrière parce que j’étais sans rien, sans un sou, donc il fallait bien pouvoir débuter avec quelque chose. A l’époque, il n’y avait pas encore l’ACCRE. Cela veut dire que lorsque l’on arrêtait de percevoir une indemnité de Pôle Emploi, il n’y avait plus rien. Du jour au lendemain, il n’y avait plus rien pour mettre les haricots dans l’assiette.

YC : Il fallait obtenir la confiance de ses pairs, quand on arrive dans le monde de la communication, là aussi il y a tout un travail de réseau à faire.

MLB : Absolument, et c’est ce travail de réseau que j’avais vraiment acquis en arrivant en 1996. J’aurai toujours une immense reconnaissance pour le cabinet qui m’avait sollicitée parce que je n’aurais pas eu la vie que j’ai aujourd’hui. Je n’aurais pas fait les rencontres que j’ai faites, si je n’avais pas été incitée à venir à Clermont-Ferrand. Vraiment encore un grand merci à eux. Phoebus va donc démarrer, en 2000, en bénéficiant de nombreux appuis qui vont, tous, être à chaque fois une immense surprise pour moi. Je vais être accompagnée par Marc Lachat qui, pendant des années, va être mon mentor pour m’expliquer ce métier : pourquoi, comment, comment on le fait… et qui a très vite décelé un des atouts qui était le mien : savoir écrire. Je savais écrire des communiqués de presse, des dossiers de presse et tout ce qui allait s’ensuivre et faire que Phoebus, 23 ans après, a cette expertise, cette reconnaissance régionale et nationale auprès des médias. Nous n’avons jamais écrit de mensonges ou de fausses informations. Nous écrivons en français certes, avec les virgules aux bons endroits, certes. Mais le luxe que je me suis permis, au fil des ans, c’est de n’accompagner que des entreprises dans lesquelles nous pouvions croire, qui partageaient nos valeurs, et qui ne nous demandaient pas de raconter n’importe quoi. Cette action de relations presse, Phoebus l’a développée au fil des ans. La partie évènementielle est aussi, bien sûr, quelque chose de tellement stimulant et passionnant. Monter sur scène à chaque fois est fabuleux. Et puis s’y sont agrégées, au fil des ans, d’autres compétences, comme la communication digitale lorsqu’Internet a commencé à arriver dans le monde de la communication.

YC : Quel domaine vous plaît le plus dans la communication ?

MLB : Je vais vous répondre à l’inverse, Yves. Je suis un dinosaure 😊 😊 Je pourrais très bien avoir arrêté cette activité. Ce n’est pas un métier, c’est une passion, uniquement. Je l’exprime en permanence à mes collaboratrices, aujourd’hui, puisque j’ai le très grand bonheur d’avoir pu recruter.

Peut-être une petite parenthèse, CCI France qui fait tous les ans l’analyse de l’ensemble des secteurs d’activité a analysé que les agences de communication sont des TPE à 85% environ, et ont une durée de vie moyenne de 2 ans et 7 mois. C’est une moyenne nationale. Ce n’est pas du tout moi qui l’affirme.

Donc, pour répondre à votre question, en premier, fêter les 23 ans de Phoebus, est une grande fierté. Le deuxième point, c’est que les communicants sont souvent en entreprise individuelle. J’ai la chance que nous soyons huit aujourd’hui au sein de l’agence. Et que j’ai des collaboratrices qui ont progressé, qui ont évolué salarialement, qui sont devenues cadres, disposent d’une vraie autonomie, de prises de responsabilité, de tout l’accompagnement nécessaire. Transmettre est quelque chose qui a énormément de sens pour moi. Et le jour où il n’y aura plus cette passion et cette envie, j’arrêterai. Mon rêve c’est d’être comme Molière, vraiment : finir sur scène.

Donc qu’est-ce que j’aime le plus ? C’est la rencontre, l’écoute, décrypter ce dont a besoin un dirigeant en termes de communication, le faire grandir, l’accompagner ; et puis déployer ensuite la stratégie définie. L’évènementiel, c’est un vrai bonheur. Voir le succès sur les réseaux sociaux, également. Nous étions récemment aux Etats-Unis pour la Fédération Française de Parachutisme. Vous faites un post et vous voyez qu’en dix minutes, vous avez déjà cinq, six, sept, dix mille vues. C’est d’une excitation totale. Parce que vous vous rendez compte que ce métier a du sens, et qu’il n’a pas du sens que pour vous mais pour ceux pour qui vous le faites.

YC : Vous avez de l’expérience Marie-Luce, 23 ans à Phoebus Communication. Vous avez vu le digital arriver, la communication évoluer également. Faut-il s’adapter ?

MLB : Bien sûr, l’adaptation doit être permanente surtout que nous sommes confrontés aujourd’hui à une vraie problématique -comme toutes les entreprises- qui est le recrutement. Nous n’avons d’ailleurs pas encore évoqué mon engagement économique, mais vous savez que c’est quelque chose qui me tient à cœur.

YC : On en parlera tout à l’heure.

MLB : J’évoquais à quel point transmettre a du sens pour moi et rendre à l’Auvergne ce qu’elle m’a apporté, je le concrétise à travers mes mandats économiques. Ce qui permet d’être bénévole mais de pouvoir exprimer ce en quoi je crois. L’adaptation, aujourd’hui, à laquelle nous sommes tous confrontés, c’est la problématique de recrutement. Alors qu’on pourrait se dire qu’avec le nombre de jeunes qui sont formés aujourd’hui, cela devrait être simple. Dans nos métiers de la communication la plus grande difficulté, c’est l’écriture, la contextualisation, le sens de la synthèse, la ponctuation. Nos clients ne nous paient pas pour faire des fautes d’orthographe !! Savoir écrire est une gageure quotidienne. Peut-être, aussi, comprendre que la communication, ce n’est pas des paillettes. Nous les lançons mais nous ne les recevons pas 😊 ! C’est un travail de chaque instant ; c’est une investigation constante ; c’est l’écoute des autres ; c’est de l’envie, beaucoup. Cela ne peut pas être un métier que l’on fait tranquillement à 35 heures en étant dans un bureau. Ce n’est pas ça la communication. Et cela peut générer, je le comprends, des frustrations, des déceptions… Je le comprends tout à fait. Donc le management se doit aussi d’être dans une adaptation permanente et indispensable.

YC : En tous cas Marie-Luce, j’ai envie de savoir : chez Phoebus Communication, qui sont vos partenaires ? Qui sont les acteurs qui travaillent avec vous, et votre équipe ?

MLB : J’ai trois cheffes de projet, qui sont, je vous le disais tout à l’heure, en totale autonomie vis-à-vis de leurs clients. Que ce soit la Fédération Française de Parachutisme, la Fondation Jacques Chirac, Ostéobanque, qui est la première banque de tissus humains en France, un outil absolument extraordinaire au service du monde médical ; mais qu’il s’agisse aussi d’Uniplanèze, qui fait des tripoux à Saint-Flour ; qu’il s’agisse d’Autos République, de SR Développeur… chacune de mes cheffes de projets gère en direct les clients, va leur apporter de la stratégie, de la recommandation, de la force de proposition. La transmission qui est faite tend, en permanence, à leur permettre de monter en puissance, en y agrégeant beaucoup de formation. Nous en faisons énormément. Je voudrais d’ailleurs, encore une fois, remercier le Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes puisque nous avons bénéficié d’Ambition Région et de tous les webinaires qui ont été mis en place pendant les trois confinements. Pour les chefs d’entreprises, c’est un appui absolument phénoménal, et qui permet de faire grandir toutes les équipes. J’ai au sein de Phoebus un graphiste, un peu notre couteau suisse, avec une vision culturelle et artistique constructive. Nous avons une alternante qui est à nos côtés, et là aussi cette notion de transmission est vraiment importante. Le poste de Community manager est vacant car nous avons un peu plus de difficultés en termes de recrutement mais j’espère que 2023 permettra d’en faire revenir ! Et puis mon associé et moi-même sommes toujours dans l’entreprise, bien évidemment.

Concernant les partenaires, cela va être tous les prestataires avec lesquels nous collaborons. Je suis très fidèle. Ce qui veut dire que j’ai fait le choix, typiquement, depuis le début de l’activité, de ne pas solliciter les prestataires avec lesquels je travaille sur du reversement de commission. Mais, par contre, j’exige de leur part une qualité totale. Lorsque je suis sur scène, un micro à la main, en train d’interviewer le dirigeant d’une entreprise, un président ou n’importe quel intervenant, il ne s’agit pas que le projecteur me lâche, que le micro s’arrête, ou que la scène s’effondre… J’ai besoin d’avoir cette sécurité en termes de qualité. C’est un atout qui apporte une grande facilité, et une grande sérénité d’esprit surtout. Et c’est le cas, que ce soit dans l’imprimerie, que ce soit dans la sono, que ce soit dans les salles, tout ce qui est l’environnement de notre métier.

J’ai la même exigence –je suis parfois perçue comme pénible, vais-je dire à l’antenne, pour rester correcte – vis-à-vis de nos clients. C’est-à-dire que s’il leur est demandé une date pour une conférence de presse, nous ne les laisserons pas nous la donner deux jours avant. Parce que cela représente ensuite un énorme travail. Souvent la communication est considérée, hélas, comme la cinquième roue de la charrette alors que – et on l’a bien vu en 2020, année terriblement compliquée pour les entreprises – les dossiers que Phoebus accompagnait, nous les avons continués. Les dirigeants qui nous faisaient déjà confiance précédemment ont bien compris que c’est parce que c’était difficile que, justement, il ne fallait pas lâcher la communication.

YC : En parlant de communication, on voit beaucoup maintenant d’influenceurs ou de personnes qui se disent journalistes et qui communiquent sur les réseaux sociaux sans être du métier. Cela influence un petit peu votre travail ? Faut-il être plus rapide, plus vigilant, plus exigeant ?

MLB : Les influenceurs ont une action dans des secteurs d’activité sur lesquels nous ne sommes pas forcément. Ce sont la beauté, la mode, la nutrition ou l’alimentaire. Ce ne sont pas forcément nos cœurs de métier. Nous sommes évidemment attentifs à ce qui se fait. Nous remarquons aussi qu’il est en train d’y avoir une régulation autour des GAFA parce qu’il se dit, et se fait, un peu tout et rien. Des salaires ou des dédommagements sont versés, totalement disproportionnés. Donc, nous sommes vigilants. De toute façon, nous sommes toujours en benchmark même si nous ne travaillons pas avec des influenceurs. Nous ne faisons pas de marketing. Ce n’est pas notre cœur de métier. Notre cœur de métier, c’est la communication.

YC : Vous êtes entourée, je le vois, de jeunes collaborateurs ou de jeunes collaboratrices. Vous leur apprenez beaucoup mais eux aussi, en retour, vous apprennent beaucoup ?

MLB : Bien sûr, c’est un échange permanent. Je vous exprimais, en toute humilité, à quel point mon absence d’études fait qu’il y a des choses….. que je ne sais pas. Le management n’a pas fait partie des formations que j’ai pu avoir. Même s’il y a eu de l’autoformation ou de l’accompagnement de mes précédents employeurs. Donc, pour moi, le management c’est d’abord et avant tout de l’altérité. On se doit d’être dans une confiance totale et c’est forcément réciproque. Nous entretenons une grande confiance aussi avec nos clients. Pour que nous puissions communiquer pour eux, il est essentiel qu’ils nous racontent leur vie, tout pour que nous arrivions à comprendre ce qu’ils veulent exprimer autour de leur entreprise. Nous vivons la même chose au sein de l’équipe où nous partageons beaucoup, toujours avec bienveillance, encore une fois. De temps en temps – nous appelons cela des POW WOW –, il nous arrive de nous poser autour de la table pour dire « là il y a quelque chose qui m’a dérangé », pour l’exprimer, en lâchant l’émotion. C’est quelque chose qui est très constructif et très nourrissant.

YC : Vous êtes tournée également vers l’environnement, sur le développement écoresponsable… Vous avez votre miel chez Phoebus Communication ! Dites-nous un petit mot sur cette ruche.

MLB : Nous avons toujours considéré, avec Michel Jouinot, mon associé, que dire les choses n’était pas suffisant et qu’il fallait, surtout, faire. Nous avons toujours cherché à être un peu le colibri dans notre vie quotidienne. Et, lorsque nous en avons eu l’opportunité avec un de nos clients, Api Auvergne, d’héberger une ruche d’entreprise, nous nous sommes rués sur l’occasion. Il y a donc une ruche sur notre terrain, terrain qui est fleuri, enrichi, géré par Michel. Et qui nous permet tous les ans, outre le fait d’avoir des pollinisateurs qui sont absolument extraordinaires sur place, d’avoir 10 kilos de miel qui sont notre cadeau de fin d’année pour nos clients, e que nous offrons à la place d’un stylo « made in China » ou autre gadget. C’est donc une grande fierté. Toute l’équipe est motivée là-dessus. Une fois par an, nous allons voir en équipe la récolte du miel.

Tout le monde trie à l’agence, certes les papiers, mais aussi tous les déchets alimentaires. Les déchets alimentaires partent sur notre compost puisque nous avons des poules. Les poules sont les meilleures amies des abeilles parce qu’elles détruisent les frelons asiatiques. C’est un superbe cercle vertueux. Nous faisons attention aux éclairages, à nos dépenses énergétiques, à économiser l’eau. Donc ce n’est pas un postulat, c’est un acte quotidien que de respecter cette Terre.

YC : Phoebus Communication fête ses 23 ans cette année. Comment voyez-vous la suite, l’avenir de Phoebus Communication, les 23 années qui arrivent ?

MLB : Déjà j’espère les voir ! Ce serait merveilleuxNous avons déménagé récemment pour nuos installer sur Beaumont dans un nouveau bâtiment 5 rue Denis Papin. Cela a été une arrivée assez extraordinaire puisque toute l’équipe s’est mobilisée pour définir comment nous voulions ces bureaux, comment nous voulions les installer, comment nous voulions les peindre.

YC : Comment va évoluer Phoebus Communication ?

MLB : Au sein de la Chambre de commerce et de l’industrie, depuis 2005, je préside la commission « Création, reprise, transmission d’entreprise » et la transmission d’entreprise est quelque chose qui a du sens pour moi. Cette transmission, j’espère pouvoir la mettre en œuvre au fil des ans. Pour l’instant, ce serait un peu anticipé de pouvoir évoquer une méthode ou une démarche à mettre en place. Mais l’objectif de Phoebus, qui est aussi le nom donné au soleil, c’est de continuer à briller. J’espère que Phoebus continuera à briller sur l’Auvergne et en France pendant encore un certain temps.

YC / On va terminer cette émission en parlant de la vie économique du territoire. Vous êtes très impliquée. Vous êtes présidente, notamment, de la commission « Création, reprise, transmission d’entreprise » à la CCI du Puy-de-Dôme. Là aussi c’est important de vous investir dans ce tissu économique ?

MLB : En 1999, je vous le disais, quand je suis allée déposer mes statuts, j’étais déjà adhérente du groupement des créateurs d’entreprise. J’en étais simple adhérente, ensuite j’en suis devenue vice-présidente, et présidente pendant 4 ans. Ce mandat m’a permis de comprendre l’importance qu’il y avait pour des porteurs de projets d’être accompagnés et l’importance de s’impliquer sur un territoire. Donc lorsque Jean-Philippe Genova, à l’époque président de la CCI, est venu me solliciter pour intégrer son équipe, ça a été une grande surprise pour moi, un grand honneur aussi que j’ai bien évidemment accepté. Depuis 2005, je suis élue à la Chambre de commerce, toujours sur cette thématique de la création et reprise d’entreprise puisqu’il m’a positionnée sur cette commission, avec la volonté d’essayer de proposer ce qui, personnellement, m’avait manqué. J’ai voulu rapidement m’impliquer au niveau national. J’ai alors pris en charge la commission « Formation » de CCI France, d’Entreprendre en France, qui a contribué à remoduler le « 5 jours pour entreprendre » face aux manques que j’avais constatés ; que ce soit la compréhension du réseau, la compréhension des possibilités de financement, des choses qui étaient peut-être un peu trop institutionnelles précédemment et que j’ai voulu mettre dans la balance. Aujourd’hui, j’en suis à mon quatrième mandat. Je suis secrétaire générale de la CCI Clermont-Auvergne Métropole. En parallèle, je suis impliquée dans tout ce qui touche au monde économique et de la création/reprise. Je suis au bureau d’Initiative Clermont Métropole ; présidente d’Initiative Auvergne Innovation Transmission, et d’un certain nombre de structures dans lesquelles je suis impliquée au niveau du conseil d’administration comme le Club de la Presse, Entreprises ASM En Mêlées, le Corum Saint-Jean. Je suis également désignée par le MEDEF Auvergne-Rhône-Alpes à  la Conférence Régionale du Sport Auvergne-Rhône-Alpes dont je suis vice-présidente. Être spectateur n’est pas ma démarche.

YC : Pour terminer, qu’est-ce qui fait avancer Marie-Luce Bozom ?

MLB : L’amour.

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